Marie SKOUFFOS (1872-1959) Catherine Alexakis... - Lot 28 - Daguerre

Marie SKOUFFOS (1872-1959) Catherine Alexakis née Skouffos devant un piano Pastel. Signé et daté 1904 en haut à gauche. 140 x 98 cm Marie Skouffos naît à Corfou en 1872. Elle aura deux soeurs, Julie, née en 1880, et Catherine, née en 1883. La famille est installée à Athènes dans le quartier de la Plaka, le plus ancien de la ville, situé au pied de l'Acropole. Issues d'un milieu favorisé, les trois jeunes filles reçoivent une éducation bourgeoise et artistique. Marie, auteur de ce grand portrait en pied se consacre principalement à la peinture, tandis que Catherine, sujet du tableau, est une pianiste confirmée comme en témoigne le piano peint en arrière-plan du tableau. Les trois soeurs ont une vie assez libre pour l'époque. Marie voyage et étudie la peinture en Italie, probablement à Florence et à Paris où l'on sait qu'elle recopie des oeuvres au Louvre. Leur vie n'aura de cesse de se croiser jusqu'à ce qu'elles se fixent définitivement au Caire dans un milieu cosmopolite et aisé au début du siècle dernier. L'Égypte, à cette époque sous domination britannique, est un carrefour du Moyen-Orient où toutes les nationalités se côtoient, Anglais, Italiens, Français, Libanais, Juifs et Coptes et où toutes les langues se pratiquent dans un milieu très fin de siècle : concerts, expositions et soirées musicales. Le portrait de Catherine Skouffos fut probablement réalisé lors de cette installation au Caire au début du XXe siècle Marie, Julie et Catherine intimement liées jusqu'à leur décès dans les années 50, restèrent essentiellement grecques, parlant le grec à la maison, entrecoupé de français. Les bouleversements politiques de l'Egypte et la Seconde Guerre mondiale influencèrent certes leur vie quotidienne (émeutes du Caire en 1952) mais, toujours attachées à leur Grèce natale, elle pleurèrent le décès du roi Georges II en 1947. Entre 1956 et 1962, après le décès des trois soeurs, les enfants de Catherine quittent définitivement Le Caire, suite à l'expulsion des étrangers décrétée par Nasser en représailles à l'intervention militaire du Royaume-Unis, de la France et d'Israël à Suez. Sa fille Angélique s'installe à Athènes et recueille les oeuvres de sa tante Marie. À son décès en 2005, une grande partie des tableaux est envoyé à son neveu, Alain Contassot. Le portrait de sa grand-mère, Catherine Alexakis, trônera en majesté dans son salon. C'est ce grand portrait, rescapé d'un long voyage à travers le bassin méditerranéen qui est aujourd'hui proposé à la vente.