Quatre rares encadrements d’études de plein air peints par l’artiste Jean-Baptiste VINCHON

L’étude Daguerre Val de Loire présente le 3 juillet prochain quatre rares encadrements d’études de plein air peints par l’artiste Jean-Baptiste VINCHON. Expertisées par Stéphane Pinta du cabinet Turquin, ce sont 86 peintures de paysages, réalisées sur papiers depuis différents sites majoritairement en Italie lors du séjour de l’artiste à la Villa Medicis entre 1816 et 1818, qui sont proposées aux enchères. Les œuvres ont été réunies plus tard dans des encadrements typiques faits de simples baguettes dorées. 

Vente à Amboise, le 3 juillet 2022 

 






Jean Baptiste VINCHON (Paris, 1787 - Ems, Allemagne 1855)

86 vues d’Italie regroupées dans 4 cadres

Papiers marouflés sur toiles

Estimation de chaque panneau : 80 000 – 100 000 €

Provenance : Descendance de l’artiste jusque dans les années 1950 puis collection privée tourangelle jusqu’à ce jour. 

Élève de Jacques-Louis David, Jean-Baptiste Vinchon entre aux Beaux-Arts en 1810 pour se préparer au Grand Prix de Rome de peinture d’histoire qu’il remporte en 1814. Il passe deux ans à la Villa Medicis de 1816 à 1818 puis est de retour à Paris en 1819 où il décore une chapelle pour l’église Saint-Sulpice. 

Vinchon expose au Salon de 1822 à 1855 et est alors reconnu comme un important peintre d’histoire et de portraits, à mi-chemin entre le Classicisme et le Romantisme. 

L’artiste reçoit de nombreuses commandes officielles pour des bâtiments publics tel que Versailles, l’Assemblée Nationale, le Louvre, la Bourse … tout en continuant de peindre pour des églises (Notre-Dame de Lorette). 

Conservé en grande partie par les descendants de la famille Vinchon, une partie du fonds d'atelier de l’artiste passe en vente pour la première fois à Tours en 1998. Jusqu’alors oubliées, les esquisses de paysages italiens sont révélées au public. 

Nos quatre panneaux ne faisaient pas partie de la vente, et ont été conservés par des descendants de l’artiste jusque dans les années 1950 puis dans une collection privée tourangelle jusqu’à ce jour. Ces vues ont été réunies dans un ensemble de montages, probablement peu de temps après la mort du peintre. 

Jean-Baptiste Vinchon fait partie de ces peintres d’histoire qui se sont consacrés à ce genre essentiellement durant leur séjour romain, tout comme Théodore Géricault.

Dès le 18e, les directeurs de l'Académie de France à Rome, invitent leurs élèves à aller dessiner les sites de Rome et des alentours. Durant la seconde moitié du 18e, de nombreux peintres anglais et français se rendent sur des sites italiens pittoresques incontournables comme Tivoli. De son séjour en Italie, Vinchon rapporte quantité d’esquisses pris à la Villa d’Este, la villa Borghese, au lac d’Albano, à Naples, à Capri… 

Ces petits formats d’environ 20 x 30 cm aux cadrages resserrés obligent l’artiste à une rigueur de perspective, un équilibre harmonieux des éléments, une succession précise des plans. 

Outre le travail de composition, ces esquisses de plein air représentent un exercice très difficile : saisir l’instant. En effet, l’artiste n’a que quelques secondes ou minutes pour capter les effets changeant de la lumière, le vent dans la végétation, un éclair dans un ciel d’orage… 

Vers 1800, Pierre-Henri de Valenciennes fait paraître un ouvrage qui donne une assise théorique à la peinture sur le motif et inspire une génération de paysagistes. Les artistes sillonnent ensemble les campagnes italiennes pour exercer leurs traits, et il n’est pas rare qu’ils s’échangent leurs vues de paysages. 

Ces études, réalisées pour la plupart sur papier ou carton, ne sont pas destinées à être exposées ou vendues. Elles servent aux artistes d’étude et d’inspiration pour la réalisation de compositions plus abouties en atelier. 

A partir du début du XIXe, les artistes paysagistes occupent une place plus importante. 

La vente du fonds d'atelier de Corot, l'année de sa mort en 1875, permet au public de découvrir les vues de paysages que l'artiste a réalisées en plein air durant ses déplacements dans la Péninsule. Des collectionneurs commencent à s'intéresser à ces études qui sont peu à peu considérées comme des tableaux à part entière. 

L’exposition au Musée du Louvre d’études de plein air de Corot et Valenciennes permet à un public plus large de s’intéresser à leurs travaux et les replace dans la longue tradition qui aboutit à l’impressionnisme. 

L'intérêt pour ces œuvres n'a fait que grandir au cours des trente dernières années.