Jacob Adriaensz BACKER (Harlingen 1607/08... - Lot 11 - Daguerre

Lot 11
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Jacob Adriaensz BACKER (Harlingen 1607/08... - Lot 11 - Daguerre
Jacob Adriaensz BACKER (Harlingen 1607/08 - Amsterdam, 1651) Portrait d'homme en buste Portrait de dame en buste, 1637 Paire de panneaux de chêne ovales. Le premier porte à gauche l'inscription AET. 56, le second daté 1637 porte à droite l'inscription AET. 53. Au dos, une étiquette mentionnant le nom d'un collectionneur Mme Becue. 91 x 66 cm Cadres en bois sculpté d'époque Louis XVI à vue ovale. Provenance : selon la tradition familiale, collection Jean Louis Gérard (1760-1792), armateur à Lorient, puis par descendance. La sobriété et la rigueur qui émanent de ces deux portraits inédits nous autorisent à penser que les modèles sont des membres de l'Eglise mennonite et probablement de l'assemblée du Waterland qui avait élu prédicateur Jacob-Adriaensz Backer. Cette région de la Frise occidentale, gagnée sur la mer, fut une terre d'asile pour les mennonites qui s'y établirent au XVIe siècle. L'Église mennonite tient son nom de celui du réformateur Menno Simons (1496-1561). Prêtre de l'Église catholique en Frise, celui-ci rejoint en 1536 le mouvement anabaptiste qui refuse le baptême des jeunes enfants, ceux-ci ne pouvant adhérer personnellement à une quelconque démarche de Foi. Dans un contexte de conflits religieux menant à des persécutions, Menno Simons reste fidèle à l'Écriture et ne remet pas en cause l'autorité de l'État, et prône la non-violence et la tolérance. Les Églises qui se réfèrent à lui, gérées par un conseil des anciens qui choisit ses prédicateurs et ses diacres, jouissent d'une grande autonomie. Ses membres s'engagent à une mutuelle assistance et un mode de vie simple, sans tenue vestimentaire ostentatoire ni bijoux. Les hommes portent la barbe et les femmes se couvrent la tête. Le coût des étoffes d'un noir profond, difficile à obtenir, le chapeau et la paire de gants témoignent ici de l'aisance de nos modèles.La paire de gants tenue par l'époux, gage de sa fidélité à son épouse, est un motif récurrent dans les portraits de couple du XVIIe siècle hollandais. À la manière de son contemporain, le jeune Rembrandt, Jacob Backer peint des portraits "monochromes", dans des nuances de noirs et de gris, il prend ici plaisir à moduler les tons pour donner du volume aux boutons, aux plis du pourpoint, au manteau ainsi qu'à la soie moirée de la robe. Il incise d'un trait sûr21la fraise et le col blancs pour lui donner du relief et joue de la matière pour traduire la transparence des ailes de la coiffe de fine batiste. Issu d'une famille mennonite, le peintre naît à Harlingen, en Frise. Il n'a que trois ans au décès de sa mère. Son père, boulanger, se remarie avec la fille d'un boulanger d'Amsterdam où il s'installe avec ses enfants. La nouvelle boutique est dans le quartier des mennonites, sur la Nouvelle digue, non loin du port. Elle est proche de l'atelier de Jan Pynas (1581/82-1631), peintre d'histoire qui fut probablement le tout premier maître de Jacob Adriaensz. Reparti en Frise, à Leeuwarden, celui-ci y est l'élève puis l'assistant du peintre d'histoire et marchand d'art Lambert Jacobz, (1593/94-1636), également prédicateur mennonite. Govaert Flinck (1615-1660), de sept ans le cadet de Jacob Backer, lui aussi d'une famille mennonite (son grand-père était prédicateur à Cologne), fréquenta cet atelier de 1629 à 1635. L' amitié qui lie les deux artistes sera durable et, même si Jacob Backer ne fit jamais partie de l'atelier de Rembrandt, il en fut proche dès lors que Govert Flinck l'intégra et assimila la manière du maître au point que certaines de ses oeuvres peintes autour de 1635 lui furent attribuées. Revenu à Amsterdam au début des années 1630, Jacob Backer travaille tout naturellement pour la communauté mennonite et rivalise avec Rembrandt, également lié à cette communauté par son épouse. Le musée Le Vergeur à Reims conserve le Portrait d'un couple de marchands de soie hollandais peint vers 1638 (toile 138 x 113 cm). Le costume qu'ils portent montre une appartenance à la communauté mennonite. Rembrandt peignit lui aussi des membres de l'assemblée du Waterland. Nous citerons les portraits du marchand Marten Looten, en 1632 (Los Angeles County Museum) et, en 1641, ceux de Cornelis Claeszoon Anslo et sa femme Aaltje Schouten (Berlin, Gemäldegalerie). Les deux artistes partagent donc la même clientèle et parfois les mêmes modèles. C'est notamment le cas du prédicateur mennonite Johannes Wtenbogaert dont le Rijksmuseum conserve deux portraits, l'un par Rembrandt en 1633, l'autre par Jacob Adriaensz. Backer en 1638. Jacob Backer reçoit sa première grande commande officielle en 1633 : le Portrait des régentes de l'orphelinat de la ville d'Amsterdam (toile, 238 x 274 cm, Amsterdam, Amsterdams Historisch Museum), l'un des premiers portraits collectifs mettant en scène des personnages représentés de plain-pied. Nous remercions le professeur Peter van der Brink d'avoir confirmé l'attribution de ces tableaux à Jacob Backer parmail, sur photographie numérique, le 27 juin 2022.
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