Paire de tabourets de pied en bois mouluré,... - Lot 213 - Daguerre

Paire de tabourets de pied en bois mouluré, sculpté laqué et doré, par Jacob D. d'époque Empire pour Marie Louise au Hameau de la Reine. La ceinture à réserve ornée de rosaces, ils reposent sur des pieds fuselés à bagues. Marque d'inventaire à l'encre probablement de 1818, PT 1235 et les numéros 3112 et 3113. H. 24 L. 37 P. 42,5 cm Provenance : Livrés pour le salon de la maison du Seigneur au Hameau de la Reine à Versailles en 1812. Cette paire de tabourets de pied fait partie d'une livraison d'un important mobilier de salon du Hameau. Celle-ci comprenait à l'origine un canapé, deux bergères, huit fauteuils, douze chaises, un écran de cheminée et enfin les deux tabourets présentés ici. Bien que la livraison soit effectuée par le talentueux tapissier François-Louis-Castelnaux Darrac, c'est bien à Jacob-Desmalter que l'on doit les fûts de bois. Darrac soumet son travail pour les sièges en décembre 1811 (n° de l'état : 1050) et le 20 mai 1812 pour nos deux tabourets (O² 527). Voici sa description de la livraison et du travail effectué : "bois blanc et or, garni, couvert en velours peint fourni par le Garde-Meuble, compris toile pour doublure, ainsi que les deux oreillers en coutil et plumes, le tout agrémenté en soie, compris menues fournitures et façon. Pour 1124,99, réglé 1001,60." Les deux tabourets que nous présentons sont donc livrés ultérieurement, le 20 mai 1812, sous la désignation "2 tabourets de pieds / Pour le bois blanc et or. / Sangles. Toile d'embourrure et crin. Toile douce. / Etoffe de Vauchelet fournie par le Garde-Meuble, compris façon et menues fournitures. 44,97 l'un / Total 89,94" Cette garniture textile est novatrice, car il s'agit de l'un des premiers exemples de velours de soie peint, dont les cartons préparatoires sont encore conservés aux Archives Nationales (O² 764). L'ensemble des textiles du salon du premier étage est livré par le soyeux Delaneuville, qui est associé à Antoine Vauchelet, créateur de cette technique. La traçabilité du mobilier impérial Il n'existe pas de marques au pochoir sous l'Empire, l'étiquette de livraison nous renseigne cependant assez précisément sur la commande. Par ailleurs les différents inventaires établis sont : - 1810 (rajouté entre 1811 et 1812) sans numéro (mobilier de salon entre les n°1555 et 1558) - 1818 sous la marque au pochoir PT 1235 en noir - 1834 sous le numéro PT 798 - 1839 sous la marque au pochoir PT 5922 en rouge - Ce mobilier est indiqué comme sorti le 8 avril 1850 Le Hameau du Petit Trianon Pittoresque ensemble de fabriques, témoins de l'art de vivre à la fin de l'Ancien Régime, le Hameau se voit dépouillé de son ameublement sous la Révolution. Il faut attendre 1810 et le mariage de Napoléon Ier avec Marie-Louise pour que des travaux soient entrepris au Hameau. Hélas, la topographie marécageuse, qui rend les habitations particulièrement humides, le manque d'entretien sur une dizaine d'années ainsi que la fin précipitée de l'Empire ne lui permettent pas d'y connaître une quelconque douceur champêtre. Cependant, un certain nombre de commandes sont réalisées, certaines reprennent d'ailleurs des poncifs néoclassiques, très "Louis XVI", telles les chaises en acajou de la salle à manger. Le mobilier du Grand Salon jaune, livré en 1812 dont faisait partie nos tabourets, tranche par son caractère "d'aparat" et de formalisme dans un lieu aussi bucolique. Cet ensemble est aujourd'hui restitué par un meuble légué par la comtesse de Massa en 1965. Provenance : livré pour l'Impératrice Marie-Louise au Hameau, pour le Grand Salon jaune au premier étage en 1812. Le domaine est ensuite donné par Louis XVIII à la duchesse d'Angoulême. Enfin, Louis-Philippe le transmet à son fils Ferdinand-Philippe et sa belle-fille Hélène de Mecklembourg-Schwerin. Ce mobilier entre en mains privées vraisemblablement en 1850. Nous remercions Jean-Eudes Schoppmann pour son aide précieuse dans la description de ce lot.