INDE, circa 1800 - Lot 33

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Lot n° 33
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Estimation :
500 - 700 EUR
INDE, circa 1800 - Lot 33
INDE, circa 1800 Page d'album au portrait d'un sheikh soufi Pigments polychromes et or sur papier. Un saint soufi auréolé est assis en position de méditation sur un tapis vert, les mains croisées sur ses cuisses, regardant au loin. Il est coiffé d'un turban aux franges dorées et d'un long vêtement jaune à rayures, cintré et boutonné d'or. Tout près de lui sont déposés un chapelet tesbih, un manuscrit, ainsi qu'un bâton de derviche. Derrière lui, le crépuscule rayonne par de-là une montagne arborée. La peinture est encadrée par deux frises de motifs floraux peints à l'or, sur fond bleuté et crème. Traces d'oxydation noires visibles sur le visage et les mains du personnage. Miniature : 20 x 13,5 cm Page : 27,5 x 19,5 cm 500/700 L'ancien montage en page d'album moghol est visible au dos, où l'on note la présence d'un quatrain rédigé en élégante calligraphie ta'liq noire dans des nuages sur fond doré, encadrée par une succession de frises (en partie rognées) de motifs floraux peints à l'or sur fond crème ou bleu. Le quatrain est signé Abdollah al-Yazdi. A partir du milieu du XVIIe siècle, les portraits de religieux musulmans se multiplient à la cour moghole, alors que deux des enfants de l'empereur Shah Jahan entrent dans un ordre soufi : la princesse Jahanara Begum, et son frère Dara Shikoh. La fille préférée de l'empereur commande alors de nombreuses peintures de saints musulmans vivants, notamment des portraits de son maître Soufi, le célèbre Mulla Shah. Les portraits de mystiques, autrefois moins répandus et à principalement à vocation historique, deviennent en quelque sorte des supports de méditation en Inde du Nord, et deviennent une tradition qui perdure sur les siècles suivants. Pour un article sur les portraits de saints soufis comme outil de méditation dans l'Inde moghole, voir l'article : M. K. Mumtaz, "Contemplating the Face of the Master. Portraits of Sufi Saints as Aids to Meditation in Seventeenth-Century Mughal India", Ars Orientalis, n° 50, 2020, pp. 106-128.
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